lundi 24 décembre 2007

Bilan

En cette fin de l'année 2007, si je me retourne vers le passé et que je fais un bilan de ma vie actuelle, je constate plusieurs choses.

-Les souvenirs douloureux s'éloignent. Ils se font moins poignants. Les bons souvenirs remontent à la surface.
-Le manque est toujours aussi présent. Je me surprends encore à me dire: "je vais en parler à Christian". Et j'ai les larmes aux yeux en y pensant.
-Je pense aussi assez souvent à ce que nous aurions voulu faire ensemble et que nous ne ferons jamais. Comme aller dans son pays de naissance et pour moi faire sa connaissance avec lui et qu'il me raconte ses souvenirs là bas.
-La coupure avec une partie de sa famille qui s'est entamée, contre ma volonté, mais c'est comme ça, se fait de plus en plus franche et elle sera probablement quasi définitive dans quelques mois quand les histoires de succession seront réglées. Ca a cessé d'être douloureux pour moi. Mais ça reste pénible.
-Je commence à relever la tête et à regarder autour de moi. J'ai moins la tête dans le noir. Néanmoins, je sais que ça peut revenir encore. J'ai déjà eu des périodes comme ça de "rémissions" suivies de "rechutes".
-Je commence à me faire à l'idée de vivre sans lui. Ca parait étrange que ça ait mis si longemps. Plus d'un an pour "commencer à se faire à l'idée". Mais, dans mon esprit, c'était tellement évident que nous allions finir notre vie ensemble, qu'il va me falloir longtemps encore pour que je m'y fasse complétement.

4 commentaires:

Anonyme a dit…

C'est long un deuil et puis c'est vrai que ça ressemble à des montagnes russes ; un coup en haut, un coup en bas. Des fois, des années après, je pouvais pleurer profondément et sincèrement d'un coup, sans rien y comprendre.
Gide disait qu'on se distrait des chagrins mais qu'on oublie pas. Ou un truc comme ça. Je trouve que c'est assez vrai. La mort de mon père a été une tragédie dans ma vie. Il y a un avant et un après. Aujourd'hui, cela fait 23 ans qu'il est mort et j'en pleure encore. Bon certes, dans mon cas, c'est un peu pathologique. Mais j'avais 16 ans, c'est un âge où le père est essentiel.. donc il m'a fallut du temps pour le laisser partir. Mais bon, j'y suis parvenue. Même si parfois, il me manque terriblement.

Joyeux Noël UMA.. et à cet avenir, encore incertain, mais qui peut parfaitement être agréablement étonnant... la vie, tu sais, ce n'est jamais aussi bon qu'on croit ni aussi mauvais.. (c'est du Maupassant).

Bisous

Umanimo a dit…

La perte du père (comme de la mère d'ailleurs) à un âge tendre est très difficile à vivre et marque profondément.
Pour l'instant ma fille a l'air de bien le vivre ou du moins de ne pas se laisser aller au chagrin, mais je sais que ça n'est pas passé pour autant.
Son amour pour le groupe Tokio Hotel lui a servi de béquilles à la mort de son père. C'est pourquoi quand ils ont dû annuler leur concert à Marseille, elle a passé une soirée en sanglots déchirants. J'ai bien compris qu'il y avait là plus que la simple déception de ne pas pouvoir assister à ce concert qu'elle attendait depuis longtemps.

UMA

Anonyme a dit…

Chère Uma,
long, court, dans un deuil, cela ne veut rien dire.
Je suis très touchée que tu sois à ce point attentive aux besoins de ta fille, que tu aies réalisé ce transfert qu'elle fait sur Tokyo Hotel.
Je suis chaque jour plus étonnée de "rencontrer" des gens comme toi, chaleureux, pleins de vie, malgré les douleurs qu'ils ont dû traverser.
Je souhaite que ton année 2008 soit merveilleuse.

Umanimo a dit…

Melle Bille: merci de ton commentaire.
C'est gentil de me qualifier de "chaleureux". J'essaye de faire mon possible pour comprendre mon enfant et l'élever, seule désormais. Surtout que j'ai moi même souffert d'une mère qui ne comprenait rien à ce que j'étais.
Je le souviens d'une amie qui m'a dit un jour: "c'est formidable ce que tu fais, ta mère doit être fière de toi".
Et ben, non, pas du tout. Ma mère n'a jamais été fière de moi et même, elle a toujours nié que je puisse avoir le moindre talent. Elle a même toujours détesté ce que je fais.
Mon père me reconnaissait plus à ce niveau. Je ne sais pas s'il "comprenait", mais il le reconnaissait, c'est déjà ça.

Pleine de bises pour la nouvelle année!

UMA