J'ai longtemps hésité à écrire cette note et pourtant, c'est ce qui se passe dans ma tête en ce moment, donc j'y vais, tant pis si on me juge.
Avant d'être malade physiquement, mon mari a été dépressif pendant trois ans. Celles et ceux qui ont l'expérience d'avoir vécu avec une personne dépressive comprendrons ce que je veux dire. Pour les autres, il faut un effort d'imagination, mais je sais que ce n'est pas évident quand on n'a pas vécu ça.
Je l'ai souvent entendu me dire: "je n'ai plus envie de vivre". C'est très dur à entendre d'une personne si proche et qu'on aime. On veut faire quelque chose pour elle, pour lui redonner cette envie, mais c'est impossible. Tout ce qu'on peut faire ou dire est perçu négativement et accentue la dépression et le dégoût de la vie.
Puis est venue la maladie. Et le côté dépressif, sans disparaitre, est passé au second plan. C'est comme s'il avait remplacé l'un par l'autre. Il a eu encore pendant cette période où la maladie évoluait et où il se battait contre elle, des moments où il reprenait son leitmotiv: "je n'ai plus envie de vivre".
Pourtant en même temps qu'il disait ça, il acceptait tous les traitements, même les plus durs pour vivre encore un peu. Et paradoxalement, plus la maladie évoluait, plus il souffrait et s'affaiblissait, meilleur était son moral. Les dernières semaines, alors qu'il souffrait le martyre, qu'il ne pouvait presque plus rien faire, il était plein de projets d'avenir, il parlait de guérir pour les réaliser. Pourtant, il savait que son avenir n'était pas bien long. Il le savait mieux que moi, qui n'ai pas voulu comprendre jusqu'aux derniers jours que c'était fini pour lui.
Maintenant qu'il est mort, cette pensée me vient: "il s'est suicidé, comme il parlait de le faire parfois, mais il s'est suicidé au cancer".
Je sais bien que les choses ne sont pas aussi simples. Que la réalité est bien plus complexe que ça. Cependant, ces mots me viennent souvent à l'esprit: "suicide au cancer".
Avant d'être malade physiquement, mon mari a été dépressif pendant trois ans. Celles et ceux qui ont l'expérience d'avoir vécu avec une personne dépressive comprendrons ce que je veux dire. Pour les autres, il faut un effort d'imagination, mais je sais que ce n'est pas évident quand on n'a pas vécu ça.
Je l'ai souvent entendu me dire: "je n'ai plus envie de vivre". C'est très dur à entendre d'une personne si proche et qu'on aime. On veut faire quelque chose pour elle, pour lui redonner cette envie, mais c'est impossible. Tout ce qu'on peut faire ou dire est perçu négativement et accentue la dépression et le dégoût de la vie.
Puis est venue la maladie. Et le côté dépressif, sans disparaitre, est passé au second plan. C'est comme s'il avait remplacé l'un par l'autre. Il a eu encore pendant cette période où la maladie évoluait et où il se battait contre elle, des moments où il reprenait son leitmotiv: "je n'ai plus envie de vivre".
Pourtant en même temps qu'il disait ça, il acceptait tous les traitements, même les plus durs pour vivre encore un peu. Et paradoxalement, plus la maladie évoluait, plus il souffrait et s'affaiblissait, meilleur était son moral. Les dernières semaines, alors qu'il souffrait le martyre, qu'il ne pouvait presque plus rien faire, il était plein de projets d'avenir, il parlait de guérir pour les réaliser. Pourtant, il savait que son avenir n'était pas bien long. Il le savait mieux que moi, qui n'ai pas voulu comprendre jusqu'aux derniers jours que c'était fini pour lui.
Maintenant qu'il est mort, cette pensée me vient: "il s'est suicidé, comme il parlait de le faire parfois, mais il s'est suicidé au cancer".
Je sais bien que les choses ne sont pas aussi simples. Que la réalité est bien plus complexe que ça. Cependant, ces mots me viennent souvent à l'esprit: "suicide au cancer".