jeudi 21 juin 2007

Ma moitié d'orange

Perdre un parent, j'ai déjà vécu puisque j'ai perdu mon père en 1995. Perdre un enfant, je souhaite ne jamais le vivre, mais je suppose que ça doit être atroce.

Perdre son compagnon reste très particulier. Son compagnon ou sa compagne ce n'est pas pour rien qu'on l'appelle "sa moitié". C'est vraiment comme si une moitié de soi même disparaissait.
Je l'ai déjà dit dans une autre note, mais il est des choses que nous partagions et que je ne peux plus partager avec personne d'autre, si proche soit-il.

Ma fille vit sa vie d'adolescente qui n'est plus la mienne comme l'était sa vie d'enfant.
Ma mère a bien d'autres préoccupations de son âge, d'une autre génération.

Les plus proches de moi sont mes soeurs, mais elles aussi n'ont pas les mêmes centres d'intérêts, la même vie que moi. Elle ne partagent pas ce que je partageais avec lui: une histoire commune, des souvenirs, des intérêts communs, une vie de couple, de famille qui était la notre et seulement la notre.

Tous les petits détails de la vie de tous les jours que je lui racontais en rentrant du boulot, la question qu'il me posait rituellement "tu as eu du travail aujourd'hui?". Ses préoccupations dont il me parlait et que j'étais la seule personne à trouver intéressantes.

Tout cela n'est plus.

J'ai perdu ma moitié d'orange.

lundi 18 juin 2007

Il y a ...

... quelque part dans un coin de ma tête quelqu'un qui attend toujours qu'il revienne.

jeudi 14 juin 2007

Automatique

C'est bien pratique une boite de vitesse automatique pour pleurer dans sa voiture. On garde une main libre pour tenir le mouchoir.

vendredi 8 juin 2007

Anniversaire

Hier, c'était notre anniversaire de rencontre et de mariage. J'ai voulu que nous nous mariions le même jour pour en avoir qu'un à célébrer et aussi parce que je voulais marquer ce jour là de façon plus importante que simplement: "le jour où nous nous sommes mis ensemble".

J'ai l'impression que ça a été un jour de chance pour moi: je suis allée chercher mon chat et on m'a livré la cuisinière que j'avais commandé il y a deux semaines.
J'ai pensé à ce jour, à ce qu'il avait de spécial toute la journée. Pour continuer à le célébrer, j'aimerai, à l'avenir essayer de toujours faire quelque chose de particulier ce jour là. Que ça ne soit pas un jour comme les autres.

L'année dernière, nous qui faisions toujours quelque chose, ne serait qu'un resto, pour célébrer notre anniversaire de mariage, nous l'avons oublié. C'était la première année que ça nous arrivait. Mais il était si mal à cette époque que ça n'a rien d'étonnant. Je ne sais plus s'il s'en est rappellé le soir ou le lendemain.

Succession

Hier, je suis allée chez le notaire pour signer le papier qui ouvre la succession de mon mari.
En fait quand je suis allée la première fois chez ce notaire pour la succession, je suis tombée sur une clerc de notaire proche de la retraite qui apparemment n'était pas dans un bon jour (ou alors c'était naturel chez elle, je ne sais pas) et qui ne m'a rien expliqué des démarches nécessaires pour une succession. Elle m'a juste donné une loooongue liste de papiers à rassembler.

J'ai pensé qu'il fallait que je finalise tout ça avant de reprendre un rendez-vous pour signer ensuite la fin de la succession. En fait pas du tout. Il aurait fallu que je revienne rapidement ensuite avec ma belle fille qui est l'autre héritière majeure (je représente moi même ma fille, mineure) et deux témoins pour ouvrir la succession. Mais comme l'aute andouille ne me l'a pas dit, j'ai pris du temps à rassembler tous les papiers et je n'ai donc signé la fameurse ouverture de la succession que hier.

Bref, maintenant ça devrait aller assez vite, je l'espère. Surtout que j'ai l'impression qu'une fois que cette histoire de succession sera terminée, ça va être une nouvelle étape dans le travail de deuil. Une étape pour aller de l'avant.
La clerc de notaire (ce n'est plus la même heureusement, l'autre est partie à la retraite) va faire le compte de ce qui revient à chaque héritier. Je vais donc savoir dans pas très longtemps ce que je devrais verser à ma belle fille pour lui donner sa part d'héritage. Si j'arrive à le rassembler, je le lui donnerais, comme ça je serais tranquille. Cette histoire sera terminée. Je pourrais tourner cette page qui est douloureuse aussi et pas financièrement, mais sentimentalement.